avril 5, 2023

Une conversation avec Audrey-Anne Guilbault Nous avons discuté avec Audrey-Anne du rôle que joue la créativité lorsqu’elle fait face aux défis de la découverte de médicaments et de son passage de l’enseignement à une carrière épanouissante dans la recherche.

Utiliser sa créativité et son ingéniosité dans la découverte de médicaments

Qu’est-ce qui vous a convaincue de poursuivre une carrière dans la découverte de médicaments ? Pour Audrey-Anne, apporter des idées non évidentes à la table – parallèlement à des connaissances et à une expérience pratiques – est essentiel à son travail.

Nous avons discuté avec Audrey-Anne de l’importance de la créativité pour résoudre les défis de la découverte de médicaments et de son passage de l’enseignement à une carrière épanouissante dans la recherche.

Quel est votre parcours ? Qu’est-ce qui vous a convaincue de poursuivre une carrière dans la découverte de médicaments ?

Mon intérêt pour la découverte de médicaments remonte à mon passage au cégep. Au début, j’hésitais entre la pharmacie ou la pharmacologie. Par la suite, j’ai suivi des cours de chimie organique et mon professeur m’a parlé de la possibilité d’extraire des ingrédients des plantes qui pourraient constituer la base de médicaments. C’était comme si quelqu’un mettait des mots sur ce que je voulais faire et j’ai alors réalisé que je voulais étudier la science des médicaments.

J’ai donc poursuivi mes études en chimie organique à l’Université de Sherbrooke où j’ai obtenu mon baccalauréat en chimie pharmaceutique et ma maîtrise en chimie organique. Cependant, il y avait aussi une partie de moi qui voulait se lancer dans l’enseignement. À la maison, c’était moi qui aidais mes sœurs et mes amis à faire leurs devoirs. De plus, lorsque j’ai terminé ma maîtrise en 2012, la majorité des entreprises pharmaceutiques de Montréal ont fermé. J’ai alors décidé d’enseigner la chimie et j’ai arrêté mes études pendant un certain temps.

J’enseignais depuis trois ans lorsque ma passion pour le travail en laboratoire est revenue. J’ai toujours aimé la recherche et la chimie organique et c’est ce qui m’a encouragée à postuler chez OmegaChem. Depuis ce temps, j’ai eu l’opportunité de travailler sur des projets de chimie organique très stimulants et de m’intéresser encore plus à la recherche.

Comment décririez-vous une journée de travail typique chez OmegaChem ?

C’est comme travailler dans une cuisine parce que lorsque vous arrivez, vous êtes prêt à préparer quelque chose. Vous cherchez une recette, vous vous plongez dans la littérature, vous recherchez un type de réaction spécifique et vous imaginez comment vous pouvez l’adapter à vos besoins. Vous cherchez les bons réactifs (ou ingrédients) pour une réaction, puis vous la traitez pour obtenir un produit fini.

Mais comme n’importe quel chef vous le dirait, il ne s’agit pas seulement de suivre la recette. Il y a beaucoup d’éléments dans notre travail qui nécessitent des connaissances pratiques et une expérience personnelle. Tout le monde est capable de suivre une recette mais il y a souvent des obstacles qui bloquent notre progression et il faut vite découvrir ce qui ne va pas. C’est ce que j’aime vraiment dans cette carrière. C’est un mélange d’observations, de la façon dont nous manipulons les réactifs, et de faire les bons choix.

De quels types de compétences avez-vous besoin pour ce genre de travail ?

La précision et les compétences organisationnelles sont vraiment importantes. Cependant, je pense aussi que la créativité est un élément essentiel. J’ai grandi dans une famille d’artistes où j’étais la seule scientifique et c’est ce qui m’aide à apporter une approche créative à mon travail. Je vois souvent les choses d’une manière différente, ce qui est très utile lorsqu’on cherche une solution. Quand on a besoin de régler un problème, je propose des idées qui peuvent être bénéfiques mais pas forcément évidentes.

Ce travail nécessite également de grandes capacités d’observation et une compréhension claire de ce qui se passe dans une réaction. Travailler dans ce domaine signifie que vous devez constamment résoudre des problèmes, comme dans une cuisine. Si vous voyez un gâteau brûler, vous devez réagir rapidement, comprendre pourquoi cela s’est produit et essayer d’empêcher que cela ne se reproduise.

La patience est également un élément essentiel. Nous devons rester positifs et être capables de voir ce qu’on pourrait retirer de bon d’une expérience négative. Quelque chose peut sembler ne pas fonctionner, mais nous devons garder espoir et trouver une autre façon de l’aborder.

Comment ces compétences vous aident-elles à relever les défis de la chimie ?

En fait, j’aime les défis. Ils me motivent à trouver des solutions de manière créative et collaborative. Nous avons eu un gros défi récemment, alors que huit d’entre nous travaillaient sur un projet hautement prioritaire.

Habituellement, chaque scientifique travaille sur son propre projet. Cependant, dans ce cas, nous devions collaborer ensemble pour obtenir un résultat le plus rapidement possible. C’était comme si nous faisions tous un gâteau, mais nous travaillions sans recette fixe. Ainsi, chaque scientifique se concentrait sur une étape spécifique de la réaction. Par exemple, une personne faisait la crème au beurre, je mettais le gâteau au four, etc. Ce genre de collaboration est plutôt rare mais c’est très enrichissant. Cela nous aide également à obtenir de meilleurs résultats plus rapidement. Lorsque nous travaillons ensemble vers un même objectif final, cela nous permet de relever les défis plus efficacement.

Qu’est-ce qui vous a convaincue de passer de l’enseignement à un poste de chercheuse chez OmegaChem ?

Les scientifiques peuvent se spécialiser en chimie organique dans plusieurs entreprises mais ce qui distingue OmegaChem, c’est son emplacement stratégique. Leurs installations sont à Lévis, qui n’est pas une très grande ville. Je viens d’une région rurale du centre du Québec et mon conjoint vient de l’Abitibi. Nous recherchions un endroit où nous pourrions travailler en chimie et où on se sentirait comme chez nous. Comme la plupart des sociétés pharmaceutiques et des CRO se trouvent dans des centres urbains tentaculaires, c’est l’emplacement et le style de vie ici qui nous ont attirés chez OmegaChem.

Mon conjoint travaille aussi chez OmegaChem, ce qui est agréable ! Il y a des services de garde d’enfants à proximité et de nombreuses activités de plein air. Nous n’avons pas à parcourir de longues distances pour faire des activités. Il est plus facile d’acheter une maison et de s’installer ici que dans une grande ville. Nous sommes tous les deux très heureux d’avoir cette vie.

Selon vous, quel a été le moment le plus important de l’histoire de la découverte de médicaments ?

Ce n’est pas nécessairement une histoire positive mais je me souviens avoir été vraiment touchée par l’histoire de la thalidomide lorsque je l’ai entendue pour la première fois. La thalidomide était le médicament administré aux femmes enceintes dans les années 60 pour traiter les nausées. À l’époque, la chiralité de la thalidomide n’était pas bien connue. La thalidomide est une molécule chirale, ce qui signifie que même si la molécule « de droite » était efficace comme traitement, celle « de gauche » (son image dans un miroir) avait des effets dévastateurs.

Lorsque la thalidomide a été commercialisée pour la première fois, elle était considérée comme un traitement sûr pour les femmes enceintes. Cependant, il a été prouvé plus tard que cela provoquait de graves malformations congénitales chez leurs bébés.

J’ai entendu parler de cette histoire pour la première fois dans un cours de chimie organique à l’université et c’est vraiment venu me chercher. J’ai réalisé à quel point il est important de comprendre tous les effets d’une molécule et cela a renforcé mon intérêt pour la découverte de médicaments et la synthèse organique.

Quels conseils donneriez-vous à un jeune qui envisage une carrière dans la découverte de médicaments ?

Ayez confiance en vous. La confiance est ce qui fait la différence dans le domaine de la découverte.

N’hésitez pas non plus à utiliser votre créativité pour trouver des solutions aux problèmes. La créativité est la clé du succès et c’est ce qui vous distinguera en tant que scientifique.

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