juin 8, 2023

Les avantages d’un double stage en chimie médicinale et en chimie des procédés

Une conversation avec le chercheur junior Mathieu Truong

Nous avons discuté avec Mathieu Truong, chercheur junior, de son expérience en tant que premier stagiaire international chez OmegaChem.

Dans cette interview, Mathieu parle de la première partie de son stage en chimie médicinale et de la seconde partie avec l’équipe de chimie des procédés. Son expérience chez OmegaChem était sa première en dehors du milieu universitaire et la première fois que Mathieu travaillait dans le domaine de la chimie des procédés. Ainsi, chaque aspect du stage lui a permis de relever de nouveaux défis tout en lui offrant des opportunités d’apprentissage uniques.

Quel est votre parcours ?

Je suis étudiant à l’École nationale supérieure de chimie de Mulhouse, en France, et je me spécialise en chimie organique. Un diplôme de cette école en France équivaut à une maîtrise au Canada.

Pourquoi as-tu choisi d’étudier puis de travailler dans le domaine de la chimie ?

J’ai toujours été fasciné par la science et sa capacité à expliquer le monde qui nous entoure. Je pense que j’avais une dizaine d’années lorsque j’ai découvert le cycle de l’eau. C’était vraiment intéressant de voir comment le monde qui nous entoure fonctionne. Voir le monde invisible m’a toujours fasciné. Vers l’âge de douze ans, nous avons fait des travaux pratiques dans le laboratoire de l’école avec de petites expériences comme la détection du dioxyde de carbone, et ces expériences de laboratoire ont confirmé mon goût pour la chimie.

Mon intérêt s’est ensuite porté sur la chimie organique, car je pense que les chimistes organiciens sont en quelque sorte les architectes de la matière. Je trouve réellement fascinante la capacité de modifier la matière au niveau moléculaire en fonction de la réactivité des molécules. La chimie organique et la chimie médicinale sont très rigoureuses. Une fois que l’on a compris les principes fondamentaux, tout se met en place. Le domaine de la chimie, en particulier la chimie médicinale, apporte une grande contribution à la société. C’est pourquoi j’ai choisi la chimie.

Qu’est-ce qui t’a poussé à étudier le génie chimique plutôt que la chimie pure ?

Au départ, je ne savais pas que je poursuivrais mes études en chimie médicinale. Je voulais avoir la possibilité de travailler dans le domaine de la chimie, et l’école d’ingénieurs me permet de développer des compétences non techniques, telles que le travail en groupe, la communication, et cetera, que je n’aurais peut-être pas développées à l’Université. C’est vraiment une grande partie de notre apprentissage à l’école d’ingénieur en chimie, et c’est en partie pour cela que j’ai choisi l’ingénierie.

Un diplôme d’ingénieur chimiste ouvre également plus de possibilités. Je ne voulais pas être trop spécialisé, je voulais être polyvalent.

Qu’est-ce qui a suscité ton intérêt initial pour la chimie médicinale ?

Tous mes professeurs sont titulaires d’un doctorat et ont effectué un ou plusieurs postdocs, ce sont des chercheurs. Lorsqu’ils nous donnaient des cours sur leurs sujets de recherches, ils nous faisaient partager leur passion en même temps que leurs connaissances. La façon dont ils parlaient de la chimie médicinale et de la découverte de médicaments m’a donné envie d’en faire partie. C’est vraiment une carrière intéressante dans un domaine essentiel pour la société.

Qu’est-ce qui t’a intéressé dans une carrière de chasseur de médicaments au sein d’une CRO ?

Ce qui m’intéresse dans le fait de travailler comme chasseur de médicaments pour une ORC, c’est que cela me donne l’occasion d’aider la société. Même si nous ne pouvons pas voir directement l’impact de nos molécules parce que le développement d’un médicament prend beaucoup de temps, il est toujours gratifiant de penser que l’une des molécules que vous synthétisez pourrait améliorer la santé des gens à l’avenir.

Qu’est-ce qui t’a poussé à partir au Québec et à travailler pour OmegaChem ?

Je voulais passer mon année de césure à acquérir de nouvelles compétences et expériences professionnelles tout en découvrant un nouveau pays, comme le Canada. Comme je suis passionnée par la synthèse organique et la chimie médicinale, j’ai cherché des entreprises offrant des services de chimie médicinale au Canada. Faire un stage dans une organisation de recherche contractuelle m’intéressait vraiment car je souhaite entreprendre une carrière dans la recherche de médicaments. En cherchant sur internet, j’ai découvert OmegaChem, qui fait maintenant partie de NuChem Sciences. L’un de mes professeurs connaît quelqu’un qui travaille ici, il m’a donc aidé à prendre contact. J’ai demandé s’il était possible de faire un stage, et me voilà.

Comment s’est déroulée ton expérience de vie et de travail au Québec ? Est-ce que le Canada répond à tes attentes ?

Le Québec est un bon intermédiaire entre l’Europe et l’Amérique du Nord. Le français facilite l’intégration, et j’apprécie la possibilité de faire l’expérience du mélange du français et d’anglais, ainsi que de nombreuses cultures différentes.

Il existe un cliché sur le Canada, selon lequel les gens sont vraiment gentils, et maintenant que je suis ici, je vois que ce n’est pas qu’un cliché. Partout où je suis allé, les gens sont très gentils.

Comment s’est déroulée la partie de ton stage consacrée à la chimie médicinale et la partie consacrée à la chimie des procédés ?

Lorsque j’ai parlé pour la première fois de ce stage avec OmegaChem, mon intérêt principal était la chimie médicinale, et mes stages précédents étaient axés sur la chimie médicinale et la chimie organique. Lors de l’entrevue, OmegaChem m’a offert la possibilité d’effectuer la deuxième moitié de mon stage en chimie des procédés. Je suis heureux d’avoir accepté. Cela a été une grande opportunité pour moi.

Pendant la partie de mon stage, consacrée à la chimie médicinale, j’ai travaillé à la synthèse de plusieurs molécules cibles, en développant des voies de synthèse pour obtenir les molécules rapidement et avec une grande pureté. Mon travail quotidien consistait à analyser les réactions que j’avais commencées la veille et à caractériser les molécules synthétisées à l’aide de techniques telles que la RMN, l’HPLC et la LCMS. Synthétiser plusieurs molécules en même temps était une nouveauté pour moi, car je n’avais jamais travaillé sur plusieurs projets en même temps. Mais j’aime ce genre de dynamique stimulante ; c’est vraiment enrichissant parce qu’on est toujours occupé. J’ai eu des réunions régulières avec mon superviseur et le client afin de discuter de l’avancement de mon projet. Ces réunions sont vraiment bénéfiques car elles me permettent de développer mes compétences en communication en présentant et en discutant mes résultats.

Pendant la deuxième partie de mon stage, je me suis concentré sur la chimie des procédés, en optimisant les voies de synthèse pour produire une molécule que nous connaissons déjà à une plus grande échelle, allant de centaines de grammes à plusieurs kilogrammes. Étant donné que l’échelle de la chimie des procédés est beaucoup plus grande que celle de la chimie médicinale, le travail est différent. Mon expérience quotidienne consiste à travailler en étroite collaboration avec mon mentor et mon superviseur afin de concevoir et réaliser des expériences en toute sécurité.

L’équipe de chimie des procédés cherche également des moyens de purifier et d’isoler les molécules sans utiliser des techniques telles que la chromatographie sur colonne qui nécessite beaucoup de solvants et de temps pour les grandes échelles. Pour ce faire, nous utilisons plutôt des techniques telles que la recristallisation.

Le plus grand défi que j’ai eu à relever dans le domaine de la chimie des procédés a été de me détacher de la façon dont nous traitons les expériences en chimie médicinale. La chimie des procédés consiste à faire extrêmement attention à des détails qui pourraient être insignifiants du point de vue d’un chimiste médicinal. La température en est un exemple ; en chimie des procédés, il faut faire au moindre exotherme. Avec la montée en échelle, si l’exotherme est important à petite échelle, cela peut s’avérer très dangereux et voire explosif.

Comment s’est déroulée ton expérience professionnelle chez OmegaChem ?

Je suis très heureux d’être ici, de faire le travail de mes rêves au Canada. C’est une grande opportunité pour moi, car je suis le premier étudiant étranger à faire un stage ici. Je suis vraiment heureux de contribuer à créer un précédent pour ce type de stage.

Je pense que ce que j’aime le plus dans mon stage, c’est la possibilité de travailler avec des professionnels très expérimentés dans le domaine de la synthèse organique. Presque tous mes collègues ont au moins un doctorat, et la plupart d’entre eux ont fait des postdocs ; ils sont donc très compétents dans leur domaine et partagent beaucoup de connaissances. Travailler dans cet environnement a été très enrichissant pour moi. Cela me pousse à faire de mon mieux. C’est très motivant de travailler avec les gens d’ici.

Y a-t-il quelque chose qui t’a surpris dans l’environnement de travail d’OmegaChem ?

Je pensais que travailler dans la recherche impliquerait davantage de travail individuel, le niveau de collaboration et de travail d’équipe était donc inattendu. Chez OmegaChem, lorsque nous travaillons sur le même projet, nous travaillons en groupe même si nous travaillons sur des étapes différentes, ce qui nous permet de nous aider mutuellement à progresser rapidement. Le travail d’équipe et la collaboration créent une excellente dynamique qui permet à chacun de travailler plus rapidement et d’apprendre les uns des autres. En tant que stagiaire, je me sens extrêmement chanceux de faire partie de ces équipes composées de scientifiques hautement qualifiés ; j’ai beaucoup appris à leur contact.

Y a-t-il quelque chose que les gens comprennent mal à propos de ce que vous faites ?

Lorsque vous dites aux gens que vous travaillez dans le domaine de la chimie, il peut y avoir une connotation négative. Dans les médias, la chimie est souvent associée à des événements malheureux tels que des accidents et des explosions, si bien que les gens ont peur de la chimie. Ils pensent qu’il faut être très courageux pour travailler dans la chimie parce que c’est très dangereux, ou que l’on travaille avec des produits toxiques.

Mais la chimie n’est pas synonyme d’accidents et d’explosions. La chimie nous permet de faire avancer la science, en particulier dans le domaine médical. La chimie est sûre si l’on est conscient des dangers et si l’on prend en compte tous les paramètres d’une réaction.

Pourquoi as-tu un intérêt particulier pour le tutorat en parallèle de tes études et de ton travail ?

Pendant mon master, j’ai eu l’occasion d’expliquer la science aux enfants, ce qui a été pour moi un excellent moyen de partager mes connaissances et ma passion pour la chimie et la science en général. Le fait d’instruire les enfants de façon ludique les aide à développer un intérêt pour les sciences dès leur plus jeune âge. Il était important pour moi qu’ils apprécient la science et qu’ils apprennent en même temps. Je pense que nous avons peut-être inspiré de futurs chimistes, car certains enfants m’ont dit qu’ils ne savaient pas ce qu’était la chimie avant nos expériences, mais qu’après, ils voulaient devenir chimistes.

As-tu une devise ou un mantra personnel ?

Une citation qui m’inspire vraiment est celle de Louis Pasteur. Il a dit : « La science ne connaît pas de pays, parce que la connaissance appartient à l’humanité et qu’elle est le flambeau qui éclaire le monde ».

Cette citation représente ma vision de la science. Pour moi, la science ne consiste pas seulement à découvrir de nouveaux faits. Il s’agit aussi de collaborer avec des personnes du monde entier et de partager des connaissances pour rendre le monde meilleur. En tant que scientifique, je suis donc motivé par l’idée que mon travail peut contribuer à un plus grand bien.

As-tu une citation ou une phrase préférée tirée d’un film, d’un livre ou d’autre chose ?

J’aime beaucoup lire des livres. L’une de mes citations préférées n’est pas tirée d’un livre de science, mais d’un roman de John Green, Nos étoiles contraires. Il a écrit : « Certains infinis sont plus vastes que d’autres ».

Cette citation me rappelle que chaque moment, chaque expérience, est unique et précieuse et que nous devrions chérir toutes ces expériences, quelle que soit leur taille. Elle nous rappelle que nous devons tirer le meilleur parti de chaque occasion et que nous ne devons rien tenir pour acquis. Je pense que c’est vraiment une bonne citation.

Y a-t-il un scientifique célèbre que tu admires ?

J’admire Rosalind Franklin. Elle a joué un rôle crucial dans la découverte de la structure de l’ADN. Watson et Crick se sont attribués tout le mérite d’avoir proposé la fameuse double hélice. Mais Rosalind Franklin a eu un impact considérable sur la découverte de la structure de l’ADN ; ses contributions ont été très importantes. Elle n’a pas été récompensée à son époque, mais aujourd’hui nous la connaissons. Je pense que c’est une grande scientifique ; même aujourd’hui, ses travaux continuent d’avoir un impact significatif sur la génétique et la médecine.

Y a-t-il une découverte de médicament que tu trouves intéressante ?

La découverte d’un traitement contre le VIH est une découverte que je trouve intéressante. La mise au point d’inhibiteurs de protéines a constitué une avancée majeure dans le traitement du VIH et a permis d’améliorer considérablement les conditions de vie des personnes séropositives. Ce qui est vraiment intéressant, c’est que cette découverte est le fruit d’une collaboration entre de nombreux scientifiques et sociétés pharmaceutiques. C’est un bon exemple de ce qui peut être accompli lorsque nous travaillons ensemble pour relever un défi majeur en matière de santé publique.

Tu penses vouloir vivre et travailler au Canada ou en France ou tu ne sais pas encore ?

Au début de mon stage, je voulais vivre en France et y poursuivre ma vie. Mais au fil du temps, je suis tombé amoureux du Canada. J’aime beaucoup le Canada. C’est un grand pays avec de nombreux parcs nationaux ; c’est l’endroit idéal pour faire de la randonnée, même en hiver. Les gens sont très gentils. Je me verrais bien vivre au Canada. J’aime passer du temps avec les amis très proches que je me suis faits ici. C’est une vie formidable pour moi.

Comment parviens-tu à concilier ta vie personnelle et ta vie professionnelle ?

Il est très important d’avoir un bon équilibre entre sa vie personnelle et sa vie professionnelle. Chez OmegaChem, on me laisse gérer mes horaires de travail comme je l’entends. Je ne suis pas obligé de travailler 7,5 ou 8 heures par jour tous les jours. e peux travailler plus longtemps un jour et moins longtemps un autre jour. C’est vraiment génial d’avoir une telle liberté pour gérer mon temps de travail. En chimie, il faut parfois être patient et attendre, donc les horaires doivent être flexibles.

Pendant mon temps libre, j’aime lire et faire de la randonnée. Le Canada est le pays rêvé pour la randonnée. J’ai déjà visité plusieurs parcs nationaux. La ville de Québec est une ville d’hiver. Lorsque je suis arrivé, je n’avais pas l’équipement adéquat pour l’hiver. Pour l’une des activités sociales chez OmegaChem, nous sommes allés au Carnaval de Québec, qui propose de nombreuses activités et des sculptures de glace tout autour de la ville. Pendant le carnaval, la ville est remplie de gens qui profitent de l’hiver et il y a un grand défilé à la fin. Même s’il fait -30 °C dehors, les gens profitent du festival.

Quels sont tes projets après la fin de votre stage ?

Mon stage se termine à la fin du mois de juin. À la fin de l’été, je rentrerai en France pour terminer ma dernière année d’école d’ingénieur chimiste où je ferai en parallèle un double master en chimie moléculaire et macromoléculaire. Cela prendra un semestre, soit environ six mois.

Vers février 2024, je devrai faire un dernier stage pour terminer mes études à l’École nationale supérieure de chimie. J’aimerais vraiment faire ce stage en chimie médicinale, et je pense que je chercherai un stage à Montréal. J’ai eu un coup de cœur pour Montréal, qui est aussi reconnue dans l’industrie pharmaceutique. Après mon dernier stage, je pense que je poursuivrai un doctorat pour terminer mes études, probablement en chimie médicinale, mais je déciderai de cela plus tard.

Recommanderais-tu à d’autres étudiants de faire un stage chez OmegaChem ?

Oui, je recommanderais absolument un stage chez OmegaChem à tout étudiant intéressé à poursuivre une carrière en chimie médicinale ou en chimie des procédés. OmegaChem offre un environnement stimulant et exigeant où les stagiaires réalisent les mêmes tâches que les scientifiques.

Je me considère très chanceux d’avoir réalisé ce stage. J’avais un professeur, un mentor et un superviseur, mais ils m’ont laissé beaucoup de libertés et m’ont laissé faire les expériences. Cette opportunité m’a permis d’acquérir une expérience pratique en chimie organique. Cette opportunité m’a permis d’acquérir une expérience pratique en chimie organique. Je recommanderais sans hésiter ce type de stage à toute personne motivée, curieuse et passionnée par la découverte de médicaments.

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